vendredi 13 juin 2008

Toujours du mistral ...





Dans la nuit, le vent force et un sacré courant emmêle les manches et coule la bouée de repérage du site.




Triste constat au matin et, malgré un vent toujours aussi fort, Jean-Luc et Laurence décident de remonter l'ensemble au parachute. Lionel et Nathalie réalisent cette opération avec grande efficacité. Suceuses, bouées, bout et manches sont ensuite récupérés par Laurence et Fabrice sur l'annexe, tandis que sur le pont de "Fleur de Cactus", l'équipe assure la sécurité et se tient prête à parer aux manoeuvres du bateau.




L'après -midi, une partie de l'équipe s'attelle à refaire la colonne des manches selon les conseils de Marie-Pierre et son expérience de la fouille des Embiez.
Cette année, décidément, les vents ne nous sont pas favorables.






Photos : C. Chary

jeudi 12 juin 2008

... En différé, réseau médiocre,




Grand beau temps, aujourd'hui ...


...après une semaine de fort mistral (du 4 au 8) qui nous a contraint à suspendre les sorties de mercredi à vendredi. Heureusement, mardi 3, nous avons pu placer les corps-morts nécessaires à l'amarrage du bateau .


Reprise des fouilles lundi 9.


A 7h30, l'équipe est à poste au port de Carro. Nous installons le site, mettons en place les aspirateurs de sédiments, nous reprenons nos marques et commençons les premiers dégagements de la partie nord de l'épave. L'équipe de surface s'atèle à la surveillance.








Mardi 10.


Nous reprenons le travail à 38 m. de fond. Dégagemment de la partie Nord et installation de la 2ème suceuse sur le grand tumulus, au niveau de la carlingue. Les alluvions du Rhône en pleine crue qui se déversent abondamment dans la baie de Carro apportent un fort courant et une visibilité quasi nulle. Le travail est difficile et ne peut qu'avancer lentement et ces conditions ne favorisent pas le travail de Christelle et Christine, la vidéaste et la photographe.






Le dégagement de ces deux premières journées a permis cependant de retrouver l'extrémité de la carlingue, bien en amont de la limite du tumulus de bouteilles observé. Laurence, responsable scientifique, comprend alors que les bouteilles se sont renversées vers l'avant, après le choc du naufrage, alors que, le long de la carlingue, elles s'alignent très régulièrement, en quinquonce.




Mercredi 11,




Grand beau temps ce matin et visibilité un peu meilleure. Lionel, topographe, et Sandra, dendroarchéologue, en profitent pour prolonger l'axe du gisement et le matérialisent sur toute la longueur Nord-Sud de l'épave.


Mais rapidement le travail prend du retard : un fort courant soulève les manches des dévaseuses et les déplace loin du site. Le courant force et la mer se forme. Le bateau tient difficilement. Nous surveillons les plongeurs et Jean -Luc, notre Chef Hyperbar, annule les palanquées suivantes. La journée est écourtée. Nous rentrons au port.





Rendez-vous à 18h. au chalet, pour le briefing.





























































































































































































































































lundi 9 juin 2008

La fouille de Carro 3




Dans le cadre d’une collaboration entre l’association ARKAEOS de Marseillle, le DRASSM, (département régional d’archéologie subaquatique et sous-marine), le laboratoire d’archéologie médiévale méditerranéenne, (LAMM/Université de Provence/UMR6572), le Centre Camille Jullian (CCJ/ Université de Provence/UMR6573) et l’Ecole Française d’Athènes, Laurence Serra, doctorante au LAMM, dirige avec Fabrice Laurent, doctorant à Lyon Université II, l’étude du gisement de bouteilles en verre noir soufflé, produites dans les verreries au charbon dès le milieu du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle
2006, 2007 : fouille associée aux opérations de recherche de la carte archéologique du DRASSM.
Mission 2008 : fouille programmée.





Depuis l’Antiquité, les navires marchands à la voile naviguent et livrent tous types de cargaisons entre les ports de Marseille, ceux de la côte provençale et ceux du Rhône. Les bouteilles en verre noir soufflées, produites dans les verreries au charbon dès le milieu du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle, concurrencent en Provence l’emploi du tonneau pour le transport des liquides issus de l’agro-alimentaire de qualité. Si les sources écrites nous informent sur cette économie de verre d’emballage, nous connaissons peu les modes de transport utilisés pour ce type d’échanges entre les ports du Rhône, lieux de production où se sont implantés des verreries, et celui de Marseille, lieu de consommation. Les bouteilles de verre, très résistantes en milieu immergé, marquent les bateaux modernes comme les amphores, les navires antiques.


Ce gisement soulève des problématiques pluridisciplinaires : l’étude de la production du verre d’emballage dès le milieu du XVIIIe siècle et pendant tout le XIXe siècle; l’étude des réseaux commerciaux, de la fabrique vers l’entrepôt, par les voies fluviales et maritime, de petit cabotage ; enfin, l’étude du mode de transport, du mode de conditionnement et du chargement.



Y participent :

Laurence Serra, doctorante au LAMM,
Fabrice Laurent, doctorant à Lyon Université II,
Sandra Greck,
dendro-archéologue, association Arkaeos,
Jean Luc Verdier, chef d'opértion hyperbare, association Arkaeos,
Mourad el Amouri, archéologue plongeur, association Arkaeos,
Christine Durand, photographe, CCJ,
Chrystelle Chary, vidéaste-photographe, free-lance,
Lionel Fadin, topographe, Ecole Française d’Athènes,

Nathalie Gassiolle, archéologue plongeur,
Marine Jaouen, technicien de recherche, DRASSM,
Marie Pierre
Jezegou, archéologue, DRASSM,
Dominique Miniconi, plongeur fouilleur,
Bernard Brisciano, plongeur fouilleur, Grasm, (Groupement de Recherche Archéologique Sous-Marine),

Charles Arnulf, plongeur fouilleur, association Arkaeos.

Visiteurs :
Mathieu Coulange, médecin hyperbare, Hopital Ste Marguerite, Marseille,
Fernand Robert
, plongeur archéologue amateur,
Daniel Rebillard, Claire Paillaud, moniteurs de plongée.


















































Présentation de l'épave :







A 38m de fond, la fouille nécessite pour tous une accoutumance à la profondeur . A cela s’ajoute une visibilité quasi nulle, une eau régulièrement laiteuse qui se charge d’un nuage de sédiments dès que les engins d’aspiration à eau fonctionnent.


L’épave et son chargement présentent deux tumulus : un petit tumulus long de 6 m et dans son prolongement un grand tumulus long de 15 m. Au centre des deux, un espace sablo vaseux long de 6m a pu être sondé en partie, en 2007. Le sondage sur une profondeur de 1,50 m s’est montré totalement stérile, alors que dans les autres sondages, le creusement débouche toujours sur le bordé. Nous avons retenu l’hypothèse selon laquelle le navire s’est brisé en deux lors de l’impact au fond de l’eau.