lundi 14 juillet 2008

Vendredi 27, dernier jour, démontage du chantier. Le vent s'est levé...


Les manoeuvres deviennent difficiles. Il faut démonter les bouées d'amarrage, récupérer les cordes et plonger pour les rassembler au fond. Christine et Laurence restent en surface pour assurer le rôle de plongeur secours et celui de capitaine pour jean-Luc.
Les deux plongeurs à l'eau, Sandra et Fabrice, réussissent une manoeuvre difficile, il doivent démonter la colonne du chantier et faire leurs paliers de décompression en pleine eau, en dérive, emportés par le mouvement du bateau. Jean-Luc redresse la barre et son inquiétude augmente au fur et à mesure que la mer se creuse... A bord, la tension se fait sentir... Au final, tout se termine très bien.
Ce soir, c'est la fête pour "Fleur de cactus", le sémaphore de la Couronne, le capitaine du port, Alain Maraninchi, notre allié le plus précieux, et bien d'autres sont invités... Malgré la fatigue, la soirée pousse jusqu'à deux heures du matin... Christine n'a pas sorti son appareil.


C'est la fin de la mission. A l'année prochaine !...




Photographies : Christine Durand, sauf autre mention.

Jeudi 26, dernière journée de travail, nous sommes tous très concentrés.


Jean-Luc prépare déjà le démontage des dévaseuses. C'est pour cet après-midi. Il fait preuve, comme toujours d'une grande efficacité et remonte seul les flexibles des engins.
Un dernier tour de l'épave, la visibilité n'a jamais était aussi belle... Nous devons quitter l'épave et les regrets se font déjà sentir...



Ce soir, Jean Chausserie-Lapré, son épouse, dînent avec nous. Les conversations et les rires vont bon train. Charles, le trésorier de l'association Arkaeos nous rejoint.


Mercredi 25, relevés et photos se poursuivent.


Fabrice, soutient l'hypothèse que la zone 1 est bien l'arrière du navire. Elle se dessine en forme de plateau au niveau de la rode (étambot pour les bateau fluviaux) en non en pointe comme c'est souvent le cas pour la construction maritime.



La zone 2 est également relevée dans toute la surface du sondage à partir de la fracture du bois, l'épave s'étant coupée en eux au moment du naufrage.



Ce soir, nous sommes tous épuisés et je décide d'inviter, Fabrice, Jean-Luc, Sandra et Christine dans le meilleur restaurant de poissons de Carro. Nous changeons d'environnement, l'espace d'une soirée, la nuit est calme, sereine, apaisée...

Mardi 24, Sandra et Fabrice, chargés de l'étude du navire, débutent les relevés …


… et les dessins des pièces de bois. Christine est sortie de l'eau satisfaite de ses photos. Aujourd'hui, Gérald Savon, l'inventeur de l'épave et ami de nous tous, nous fait l'honneur de sa visite. Cette année, il n'a pas pu venir plonger plus souvent, sa fille se mariait... Heureux événement. L'ambiance est débonnaire à bord de "Fleur de cactus". Gérald, comme l'autorise la loi antérieure au décret d'application de 1999 sur les biens publics maritimes, à droit à un tiers de la cargaison. C'est un plaisir, après l'avoir relevée, photographiée en place et enregistrée, de lui confier sa première dame-jeanne entière et bien conservée... Les dames-jeannes, embarquées vides dans ce type de transport, à destination d'un entrepôt de Marseille, étaient ensuite habillées d'osier puis embarquées vides dans de plus gros navires vers la Martinique. Elles revenaient, dans le fret de retour, chargées de rhum... Gérald me conseille de ne pas laisser longtemps en place le reste des dames-jeannes dégagées du sédiment. la peur des pillages. L'étude de la cargaison, ce mardi se précise encore un peu plus. Je découvre en zone 2, plus d'une soixantaine d'individus, de 90 cl, de couleur vert clair et transparente, contrairement à la majorité des autres bouteilles. L'hypothèse avancée porte sur la nature du contenant à venir, les bouteilles claires étant plutôt destinées à emballer les huiles d'olive. Ce soir, le docteur Coulange, médecin hyperbare à l'hôpital Sainte Marguerite, nous présente une conférence sur les précautions à prendre dans le cadre de plongées profondes, comme celle de Carro. Frédéric Bachet, directeur du parc marin de la Côte bleue et son épouse, sont invités à dîner. Bernard est également convié avec son épouse qui nous régale de ses tartes et pizzas. Un bon moment de convivialité...

Lundi 23, début de dernière semaine en ce lundi ensoleillé.





Nous sommes moins nombreux, Dominique est pris par ses obligations d'entrepreneur en travaux sous-marins et nous quitte à regrets.
Nous sommes cependant satisfaits du résultat des deux semaines précédentes. Le programme est lancé : un dernier jour de dégagement et de nettoyage, puis nous entamons les dessins, relevés, photos...


Bernard, notre ami, formateur en recyclage annuel de secourisme, a pris sur son temps de congés pour nous aider à la tache.
Nous découvrons de nouvelles dames-jeannes en zone 2, elles ont effectivement été chargées parallèles et contre les membrures, contrairement aux autres bouteilles qui sont chargées en sens inverse.

mercredi 2 juillet 2008

Samedi 21, jour de l’été.


Encore une belle journée et nous en profitons pour travailler ce matin. Deux palanquées efficaces de 30 minutes pour finir de dégager la zone 1 avant de commencer le relevé architectural et de continuer d’étendre le sondage de la zone 2.

La zone 1 nous livre aujourd’hui une nouvelle pièce maîtresse qui pourrait remettre en cause notre hypothèse de départ sur l’orientation du bateau. Il s’agit du prolongement horizontal de cette pièce coudée verticale découverte jeudi dernier. Ce que l’on pensait être l’avant pourrait être en réalité l’arrière du bateau… Les observations et relevés de la semaine prochaine nous en diront davantage sur le détail de cette construction de type fluvio-maritime, en définitive assez peu décrite par les sources écrites et iconographiques.

Vendredi 20, cinquième jour de grand beau temps.



L’été s’installe enfin et nous permet de bien avancer les recherches. Nous sommes aidés aujourd’hui de Bernard Brisciano, plongeur au GRASM et formateur secouriste, qui rejoint l’équipe pour quelques jours.





Le relevé bathymétrique de l’ensemble du gisement a été mené à son terme aujourd’hui et Lionel Fadin peut partir avec toutes les mesures nécessaires pour restituer la topographie du site.

Sandra peut enfin rejoindre Fabrice dans la zone 1 pour y effectuer ses premières observations du bois de la coque. Elle remarque une alternance des bois de chêne et de résineux employés pour la confection du plancher découvert à l’avant. Les sondages 1 et 2 ouverts les années précédentes ont été reliés et étendus, découvrant le fond du bateau sur environ quatre mètres d’alternance de membrures chanfreinées prolongées à l’avant par le plancher sur sole qui marque l’extrémité conservée du bateau. Depuis le début de la fouille, on estime à un petit millier le nombre de bouteilles dégagées.



Le mystère de la zone 2 se laisse enfin percer. Plusieurs plongées de dégagement ont permis de retrouver la carlingue brisée à l’extrémité nord perpendiculaire aux deux membrures. L’orientation du grand tumulus est différente de celle du petit tumulus. En se cassant, puis en heurtant le fond, la partie arrière du bateau a dévié de 15° par rapport à l’axe de la carlingue relevé à l’avant.



Notre plus grande satisfaction ce matin fut de trouver dans le chargement du centre du bateau la première dame-jeanne entière. Son teint vert olive irisé d’un jaune moutarde nous laisse en extase.

Des images du site ont été tournées puis dérushées afin de suivre plus clairement l’évolution du travail. Nous avons bénéficié d’une meilleure visibilité cette semaine qui a permis à Chrystelle Chary de réaliser ces images.

Lionel, Nathalie et Marie-Pierre nous quittent ce soir après deux semaines de soutien efficace où ils nous ont offert de précieux conseils que nous n’avons pas manqué de suivre. Un grand merci à tous les trois !!

mardi 1 juillet 2008

Jeudi 19, malheureusement le bois n’est pas celui de la caisse tant désirée !




... mais une membrure.
Le temps est beau et le travail avance.
Jean-Luc continue le dégagement et trouve une deuxième membrure. Elles ont la même alternance de forme que celles relevées dans la partie avant, une section ronde et une section rectangulaire.




En zone 1, l’extrémité de la carlingue s’achève à 2, 90 m du point 0. En cet endroit, il existe un biseau sur sa face inférieure. La section de renfort longitudinal diminue vers son extrémité. A environ 2 m, une pièce coudée et ouvragée se situe dans l’axe de la carlingue de quille sans connexion avec elle. S’agit-il d 'une pièce d’étrave ?





A environ 1 m du point 0 est apparu 5 planches en bois de résineux, disposées perpendiculairement à l’axe de la carlingue. Ces planches composent probablement un payol (plancher). Elles sont en élévation par rapport aux bordages de sole. Il existe alors une marche marquée, d’une part, par le plancher qui repose sur les varangues (les planches sont alors disposées perpendiculairement à la quille) et, d’autre part, par des bordages de sole assujettis sous ces membrures (les planches sont ici agencées parallèlement à la carlingue).


Mercredi 18, le dégagement continue en zone 2. Le soleil semble enfin nous sourire et la mer est belle.




Charles Arnulf, plongeur et trésorier de l’association, qui nous a rejoint aujourd’hui, est en palanquée avec Laurence. Il lui fait toucher des pépites. C’est du charbon de houille. Il y a par conséquent du charbon sous les couches de bouteilles comme dans l’avant du bateau. Sous le charbon, du bois est perceptible. Est-ce la caisse pleine de bourgogne ???



La topographie suit son cours.
L’équipe est agrandie par la visite de Fernand Robert archéologue plongeur bénévole âgé de 80 ans, il occupe le poste de mise en marche et de surveillance des motopompes. Jean-luc Verdier est rentré après trois jours d’absence et reprend son poste de COH.





Le soir nous organisons un grand apéritif avec Jean Chausserie-Lapré, Fernand, Daniel Rebillard et Claire Paillard. L’équipe des Embiez est un peu reconstituée.

Mardi 17, le travail reprend le matin seulement, avec une mer calme, surprenante.




Dans la zone 2, le dégagement s’opère le long de l’axe. Un nouveau gabarit de bouteilles sort du nuage de sédiment. Ce sont des petites bouteilles d’une contenance de 20 à 30 cl. Quels liquides étaient conservés dans de si petits gabarits ? Etaient-ce du vin, des liqueurs, des eaux de vie, de la bière ?...







Lundi 16, le vent ne cesse de souffler et nous avons un programme bien chargé



La pose de la colonne de manches préparée à terre depuis jeudi dernier demande une grosse préparation pour sa mise en place revue plusieurs fois par l’ensemble de l’équipe.




Une équipe de deux plongeurs descendent sur la bouée d’amarrage ouest dont le corps mort est relié au fond, par une garcette, à l’autre corps mort de la ligne surface-fond du site. De là, ils envoient, à l’aide d’un parachute, une ligne provisoire. A la surface, l’équipe fait couler la colonne, le long de cette ligne, qui est récupérée par les plongeurs au fond. Il faut également réinstaller la dévaseuse de la zone 2, zone du grand tumulus. L’équipe de surface doit envoyer les différents éléments de cet engin. Il faudra deux palanquées pour réussir à réinstaller le site, raccorder les deux dévaseuses aux manches de la colonne et mettre en route les motopompes pour faire tourner les engins.






L’équipe de topographie constituée de Lionel Fadin et de Sandra Greck reprend ses relevés transversaux le long de l‘axe longitudinal qui va du point 0 vers le point 1 puis du point 1 vers le point 2. La totalité du gisement fait 30 m, mais l’épave semble ne faire que 21 m.



Dans la zone 1, l’extrémité remarquée de la carlingue qui se termine en biseau est à 2,50 m du point 0.

Le travail est interrompu par le vent d’est et nous renonçons une fois de plus à envoyer la dernière palanquée prévue.

Toujours en différé ... nous reprenons le blog.

Nous avons dû laisser de côté le blog. Des journées bien pleines. A 7 h.30 sur le pont du bateau, rentrés souvent vers 21 h. et deux plongées par jour à 38 m., tout cela ne nous a guère laissé de temps pour alimenter notre blog. Nous le reprenons donc aujourd'hui, la fouille terminée.